Le complexe a été imaginé entre les années 1929 et 1932 par l’architecte Alphonse Laverrière et est recensé en note 1 à l’inventaire des monuments historiques depuis 1992.
La rénovation et mise au norme sécuritaire de ce bâtiment emblématique a fait appel à des compétences pointues dans le domaine de la rénovation, de la transformation et de l’assainissement.
Elle a également nécessité des compétences spécifiques pour la mise en valeur (commercialisation) de surfaces complexes situées dans des endroits difficiles, une sensibilité architecturale aux modes constructifs et au design des années 1930 et une finesse de gestion de chantier compte tenu de l’emplacement central du site.
Cet objet emblématique et de renom national structure tout l’axe urbain du centre lausannois et présente des caractéristiques très complexes.
La gestion de la commercialisation a également fait partie intégrante de l'intervention pour redonner de l'attrait au complexe Bel-Air.
Un bâtiment culte
Le rayonnement du bâtiment est puissant, tant par sa présence affirmée sur Bel-Air que par sa volumétrie. Le bâtiment, classé à l'inventaire des monuments historiques, est une image forte non seulement du quartier mais aussi de la ville de Lausanne.
Toutefois, l'édifice vieillissant et les locataires présentant une mixité incohérente dans le socle côté Rue des Terreaux ont eu un impact négatif sur la perception emblématique du complexe Bel-Air. Les vitrines n'étaient pas mises en valeur et seule la façade des Terreaux maintenait une activité en regard avec les commerces du quartier Bel-Air.
La vue depuis la route de Genève, dans le quartier du Flon, donnait le sentiment d’être à l’arrière d'un objet délaissé et la salle Métropole ne trouvait pas son identification. L’exploitation du socle n'était pas en adéquation avec l’image forte dégagée par le bâtiment.
Le projet de rénovation a donc eu comme objectif de rendre à la tour son socle prestigieux, à l’image d’un secteur dynamique et en mouvement, qui interagit fortement avec les différents niveaux de la ville et promet un rayonnement positif pour les quartiers du Flon et de Bel-Air, mais aussi pour l’image de Lausanne.
Concilier conservation du patrimoine et modernité
Le bureau a mobilisé jusqu’à 40 collaborateurs pour mener à bien ce chantier d’envergure dans le respect du planning et du budget définis avec le propriétaire.
Outre la nécessité de concilier conservation du patrimoine et modernité, l'un des grands défis de la réfection se trouvait dans la gestion des procédés de rénovation et de mise aux normes de l’édifice.
Dans la mesure du possible, les éléments de construction d’origine ont été maintenus, rénovés ou restaurés.
A travers cette rénovation, le bureau a souhaité redonner son caractère d’antan au bâtiment, tout en lui permettant de s’adapter aux besoins actuels d’un quartier en évolution depuis plusieurs années.
L’assainissement et la mise aux normes de cet immeuble protégé et quasi centenaire a nécessité des procédures complexes pour aboutir à la phase d’exécution. L'intervention a été structurée en trois étapes : la Tour, les niveaux des Terreaux et enfin le socle.
Le plus grand challenge du projet était la gestion des procédés de rénovation et de mise aux normes, mais aussi l’évaluation et la restauration des éléments historiques en collaboration avec le service des monuments historiques du Canton de vaud.
Nous avons passé chaque surface en revue afin de définir les éléments qui peuvent être conservés ou réparés et redéfinir le programme étage par étage. Les éléments de construction d’origine ont été maintenus, rénovés ou restaurés partout où cela était possible.
Les luminaires choisis pour les parties communes de la tour ont été réalisés par CCHE Design en 2013 (voir le projet)
Faire découvrir notre travail
Dans le cadre de journées d'informations privées et publiques, nous avons développé un set à donner aux visiteurs du chantier du Complexe Bel-Air à Lausanne. Diverses brochures expliquant les tenants et aboutissants d'un tel projet d'envergure permettent de mettre en valeur le savoir-faire et le soin particulier apporté à la rénovation de l'un des bâtiments classés les plus emblématiques de la région.
En plus des brochures, certains visiteurs ont reçu un échantillon de la façade d'origine du bâtiment qui ne pouvait être rénové. Découpé en un cube de 8x 8cm, l'échantillon est devenu un pavé chargé d'histoire. Simple objet de contemplation ou objet fonctionnel (presse papier), le pavé est marqué du sceau de la nouvelle identité de la tour Bel-Air certifiant son authenticité.
L'équipe CCHE infographie a développé cette immersion en réalité virtuelle dans les locaux administratifs en 2015 afin d'accompagner la commercialisation des surfaces louées brutes par le bailleur.